Sorgues bénéficie de deux poumons verts. A l’ouest, les bords du Rhône et l’île de l’Oiselay. A l’est, les deux collines de la Montagne et du Mourre de Sève. Au-delà de la destination loisir, pour d’agréables balades nature hors saison, puisque l’accès y est interdit du 1er juillet au 15 septembre afin de limiter les risques d’incendie de ces espaces boisés classés, ces collines recèlent bien des secrets du passé enfouis sur les hauteurs de la ville…
L’oppidum néolithique du Mourre de Sève
La présence humaine à Sorgues est en effet attestée depuis le Néolithique, et le plus important site préhistorique se trouve au Mourre de Sève, point culminant de la ville, à 110 mètres d’altitude. Son occupation date de l'époque d'Hallstatt, au premier Âge du Fer, entre le VIe et le IIe siècle avant notre ère. Plusieurs campagnes de fouilles archéologiques, relatées par les 23e et 26e publications des Etudes Sorguaises (Plus d'infos sur les Etudes Sorguaises : Cliquez ici), ont mis à jour des vestiges prouvant un artisanat très développé et des relations commerciales avec les Phocéens de Massalia (amphores massaliotes à pâte micacée, coupes attiques et pièces de céramiques décorées…).
Au delà, ces découvertes d’importance ont révélé l’existence d’un oppidum néolithique avec des traces de constructions et de ruelles, ainsi qu’un atelier de poterie (plusieurs milliers de fragments). Le site fut abandonné après la bataille de Vindalium en 121 av. JC, qui opposa les légions romaines aux Arvernes et aux Allobroges. Les Celtes vaincus, la petite cité de Vindalion fut détruite.
Par ailleurs, si au temps des Papes et jusqu’au XIXe siècle, La Montagne, qui abrite l’actuel vignoble de Gigognan,et le Mourre de Sève produisaient des vins bien plus réputés que ceux de Châteauneuf-du-Pape, les sites archéologiques qui ont livré les plus anciennes traces archéo-botaniques de vigne cultivée, bien avant l’époque romaine, sont ceux du Mourre de Sève. La vigne était donc bien présente ici à l’âge du fer, et probablement bien avant encore…